Sunday, March 16, 2014



Troubles de la conduite alimentaire : quelle place pour un travail de parole ?


Les troubles de la conduite alimentaire : anorexie, boulimie  se caractérisent par des croyances, des attitudes et des comportements à l’égard de la nourriture et du poids. Ce sont des troubles extrêmement complexes, qui mettent en jeu le corps dans ses 3 dimensions :

-          Le corps physique et autour de lui ce dont il a besoin pour vivre, les aliments

-          Le corps symbolique,  qui exprime ainsi des difficultés personnelles, relationnelles, à être

-          Le corps imaginaire, pris dans les images véhiculées par les médias ou minceur veut dire  beauté et bonheur


Malgré l’apparente similarité des symptômes anorexiques ou boulimiques, chaque personne est singulière et exprime à travers ces comportements liés à l’alimentation des problématiques très différentes. Les troubles alimentaires sont souvent au carrefour de l’enfance et de l’âge adulte, comme l’illustre leur survenue fréquente à l’adolescence. Ils sont au carrefour du somatique et du psychique, puisque le réel du corps est en jeu et les conséquences physiques en sont potentiellement très graves, enfin au  carrefour de l’individuel et du social et entre les deux le groupe familial dont l’importance est maintenant admise.


Les troubles alimentaires surviennent généralement à l’adolescence , une période où la personne  cherche à savoir qui elle est réellement, à se différencier de ses parents, et à prendre sa place auprès de ses pairs. Pour bon nombre de personnes, ces troubles sont passagers, et disparaissent avec l’installation dans une vie adulte. Pour certains, et souvent certaines, puisque les troubles de l’alimentation touchent majoritairement les femmes, ces troubles s’installent, et durent.


Que faire ?

Selon la gravité des comportements alimentaires et leurs conséquences, il faudra soit privilégier l’approche comportementale, s’occuper avant tout du réel du corps, en donnant des limites comme le « contrat de poids », au sein d’institutions spécialisées, soit utiliser l’approche analytique, celle qui propose de verbaliser les difficultés psychologiques pour les réaménager et leur trouver un autre forme d’expression, moins dangereuse pour la personne. Il s’agit alors d’un travail de parole, sous quelque forme que ce soit : thérapie analytique en face à face, ou psychanalyse. L’hypnose , elle aussi peut donner des résultats positifs, soit en aidant la personne à combattre les « crises » de boulimie par l’autohypnose, soit en aidant la personne à accepter une forme de « lâcher prise », et lutter ainsi contre l’obsession de tout contrôler.

Aline Esquerre

16 mars 2014






















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